splitwee a écrit:Ceux avec un petit moteur (donc sans prédispositions génétiques
J'abandonne... je n'ai sûrement pas les mots pour expliquer et persuader. Le "potentiel", c'est une combinaison :
- de génétique, et d'épigénétique (ce que des ancêtres ont fait/subi et qui a modifié l'expression de leur ADN, sous une forme durable et transmissible sur plusieurs générations),
- d'adéquation entre un profil génétique et un milieu de développement de l'enfant,
- de conditions favorables in utero et dans la petite enfance (équilibre nutritionnel),
- d'éducation (l'exemple des parents, les premiers gestes, la construction des circuits de commande moteurs),
- de hasard, et/ou de choses non-identifiées dans l'environnement,
- de construction psychologique de l'enfant et du jeune adulte,
- etc.
L'erreur majeure est de penser que la génétique est le socle, et qu'on ne peut rien bâtir d'exceptionnel sans une génétique exceptionnelle. C'est pourtant un constat qu'on fait tous les jours, dans toutes les espèces animales et végétales.
Pour prendre une image, tu raisonnes comme si la performance était un flux de véhicules sur un pont, le potentiel physique serait la taille et la résistance de ce pont, et la génétique les piliers de ce pont ; la taille du pont et le flux qu'il pourrait soutenir dépendent alors du dimensionnement des piliers.
Ca ne se passe pas comme ça : la génétique est juste un ingrédient de ce pont, disons le ciment. Tu peux avoir le meilleur ciment du monde, si tu lui associes une conception et une fabrication défectueuse et des matériaux mal choisis, tu feras un mauvais pont. A l'inverse, avec un ciment standard et une conception optimisée, avec une fabrication irréprochable et de bons matériaux, tu pourras réaliser un pont extraordinaire, à même de faire transiter un flux de véhicules maximal. A l'extrême, avec le meilleur ciment du monde, une conception et des matériaux idéaux, tu pourras faire un peu mieux qu'un pont extraordinaire ; mais la différence en termes de flux de véhicules sera franchement minime...
Cette idée de la supériorité par la génétique, appliquée à l'Homme, est juste effrayante, et l'idée que le sport puisse être la projection d'une hiérarchie de la génétique, et le théâtre d'une sélection, ne l'est pas moins.
Splitwee, avec ta théorie du gros moteur et de la génétique, tu essaieras de m'expliquer comment Abraham Olano en vélo ou Alberto Salazar en càp ont atteint le top niveau mondial avec des moteurs de niveau régional (ce qui à mes yeux ne dit rien de leur potentiel génétique, soyons clairs...).
Ta théorie n'explique rien de tout cela et n'est biologiquement fondée sur rien du tout ; celle que je rapporte ouvre toutes les portes, accepte toutes explications, pourvu qu'elles soient rationnelles, et a trouvé des applications dans tous les domaines du vivant.