splitwee a écrit:Evidemment que la part de l'aquis est au moins aussi importante que l'innée, mais la VO2Max étant en partie liée à la génétique
Moins de 50% de la variance du VO2max est d'origine génétique, d'après la seule étude que j'ai lue (d'autres disent 10 à 40%), étude très discutable sur la méthode, comme toutes les études de génétique quantitative sur des populations humaines, mais aussi sur la donnée de base (personnes sédentaires, donc variance totale minimisée et part de la variance génétique surestimée). Et le VO2max ne fait pas tout (Olano et son 70...), les rendements mécanique, énergétique sont essentiels aussi ; si bien que quand on évalue les perfs des canassons par exemple, on arrive à 15-25% de variance d'origine génétique, pas plus.
splitwee a écrit:il est évident qu'avec un des parents hors norme, tu as plus de chance d'être hors norme aussi.
Ca c'est vrai, pas autant que tu le crois, mais c'est vrai. Par contre, vu que les parents hors normes sont très rares, que la possibilité d'être hors normes avec des parents lambda existe, et que les parents lambda sont très très nombreux, la probabilité pour qu'un crack soit issu de parents lambda est finalement plus élevée que celle qu'il soit issu de parents champions. Et l'origine principalement non-génétique de la performance fait qu'il est finalement assez rare qu'un crack soit issu de parents avec un potentiel héréditaire hors norme (et de toute façon, quand c'est le cas, on ne le sait pas).
splitwee a écrit:Ca ne fait pas tout, mais ca contribue au fait que le niveau de performance continue de croitre générations après générations.
Il y a beaucoup d'études sur le sujet, tu peux lire celle ci par exemple:
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5688475/
Bah non, ce n'est pas la génétique qui fait que le niveau de performances continue de croître. Rien dans nos comportements ou notre environnement n'élimine de la course à la reproduction les moins bons géniteurs, ni ne favorise les meilleurs, il n'y a aucune raison qu'il y ait un progrès génétique. Déjà on ne sait pas qui sont les bons géniteurs ; et depuis quelques centaines de générations on a évacué la perspective d'avoir le droit ou pas de se reproduire selon notre capacité à échapper à un prédateur véloce.
L'étude que tu pointes ne dit pas qu'il y a une amélioration des performances via la génétique ; elle dit simplement que des gènes, dont certains sont bien identifiés et contribuent pour 50% de la variance d'origine génétique (donc 5 à 25% de la variance totale du VO2max), participent au déterminisme du VO2max.
splitwee a écrit:Je pense que l'avènement des moyens de partage modernes des entrainements (capteurs de puissances, Strava, etc), et les infographies associées dans ce cas, a surtout permis aux cyclistes moyens qui se prenaient pour les king de leurs quartier, de se rendre compte de l'écart abyssal qu'il y a avec les meilleurs pros.
Dans ma jeunesse j'ai aussi fait le constat inverse : des gars de mon âge sans entraînement spécifique et en surpoids, qui étaient capables de me mettre la misère sur un 400m. Ayant eu un niveau régional correct sur demi-fond long, j'en suis venu à la conclusion qu'il y avait dans chaque agglomération et à chaque génération des gens capables de viser un niveau national en demi-fond. En particulier j'ai le souvenir d'un gars qui est aujourd'hui préparateur physique d'un club de foot en L1, j'ai lu qu'il était tout content d'avoir fait un 10km en moins de 40'. Je parierais volontiers qu'il avait un potentiel à <30', mais il ne l'a jamais exploité.