Hello,
bah voilà c'est fait je suis allé à la transvé, j'ai vu et j'ai vaincu
Pour la p'tite histoire, à la base c'est Pascal, un pote avec qui je roule deux trois fois par an sur les courses sympas, qui m'a motivé. Lui c'était sa deuxième et il y est allé remonté comme un coucou. C'est con mais un premier passage lui a déjà donné plein d'expérience et ça a payé. Il est revenu ravi.
Pour ma part cette année est placée sous le signe de l'arrache (changement de job, chantier en cours, blessures régulières ref tout est toujours compliqué), alors ce week end ni déroge pas.
Vendredi 10h je me vois en train de changer une durite de frein trop courte qui m'empeche de passer les épingles... derrière j'ai 7h de route pour aller "là bas".
Ah oui je ne sais pas trop ou c'est... 13h en route pour l'italie ce sera le st bernard et Turin. La haut il neige encore et encore, en italie il pleut comme en Belgique...
Bref ca roule mal et je me demande dans quoi je m'embarque. A Cuneo petite halte pinard, pasta et huile d'olive...merde hein je ne vais pas faire que de l'autoroute.
Puis j'attaque un col paumé avec passage de tunnel à une voie... la galère. 19h30 j'attaque les petites routes, il me reste 70km.Impec!
Arrivée à la colmiane 21h15...ouais ouais. La vésubie c'est l'ardeche en pire "i beleive I can fly" est le tube de l'année depuis toujours là bas. Relié un point A à un Point B est une galère. La rage de dent est interdite dans cette région.
La résidence ou nous logeons est top, appart fonctionnel, accueil chaleureux et proprios aux petits soins pour les VTTistes. Royal, merci encore à eux.
Samedi matin, retrait des dossards à l'office du tourisme, enfin à l'extérieure du batiment. Il pleut ca caille, en 500m sur le vélo on est trempé.
Les bénévoles en chient à mort dehors avec ces conditions. Le ton est donné.
Prologue annulé, ils ont pas eu le temps de damer les pistes. Ben ouais il neige (encore!)
Samedi aprem je vais donc courir histoire de justifier la ventrée de pates que je me fais depuis deux jours. Je grimpe 200m et suis deja dans la neige...
Bordel qu'est ce que je fous là.
Samedi soir briefing. "Bon ça va être merdique mais vous n'êtes pas des fiotes et si vous vous blessez courage ça passera"
ok
Dimanche 6h30. Mise en grille, j'ai un bon dossard je pars dernière ligne dernière grille. C'est marrant la somme des debattements de mon trek n'égale pas le débattement de la fourche de la moitié des bikes. Pourtant j'ai "endurisé" mon vélo. CB candy et tige de selle joplin rafistolée. j'ai meme un camel back avec 3 chambres!
Les mecs rigolent un peu en voyant mon VTT marathon, ma potence -17 et mes pneus en 2.0
Sombre ignorant que je suis.
top départ on attaque un espèce de zig zag dans l'herbe idéal pour se vautrer. Mais on apprend pas à un vieux singe à manger des limaces. Je passe sans tomber "Ouais la transvé c'est easy en fait".
on attaque la première bosse et là ça rigole déjà moins avec les gros boudins. En l'espace de 5 minutes me voilà devant. ca ne m'était jamais arrivé.
Nous sommes 4 dans le même bateau. Nous remontons même la grille précedente (partie 10 minutes avant je crois).
Il commence à y avoir de la neige partout, pas grave on double.
Arrivés en milieu de grille nous voilà sur un single dans 20cm de fraiche. Plus moyens de doubler et là c'est long... trèèèèèèèèèèèèès long parce que forcément l'enduriste n'aime pas trottiner et encore moins se faire secouer par le marathonien (la réciproque sera vraie en descente

)
Bref 2h de galere à trépigner.
Arrivés au sommet nous attaquons la première descente. Je la baptise "VTT à Vaison la romaine, 1992". Torrent de boue.
Evidemment je m'étale de tout mon long dans le torrent. ca commence à me gaver cette affaire. la descente est archi technique et me conforte dans l'idée que "décidément pour cette course on a besoin de tout sauf d'un vélo".
Bref j'arrive en bas, eh oui j'ai perdu mes petits camarades de course, ou alors je ne les reconnais plus (merci la boue)
C'est tellement le bordel que je ne me souviens ni de tout, ni de l'ordre dans lequel ça se déroule, on va essayer de raconter malgré tout.
Voilà le Brec et le fameux portage. Bon venant du ski alpinisme et ayant un vélo light, ça passe comme une lettre à la poste.
les mecs en vélos électriques font la gueule. J'ai beau les comprendre, je ne peux m'empêcher de les chambrer.
Bonnes pates ils sourient et en rajoutent. c'est ça aussi la transvé, plus t'en chies plus c'est cool.
La descente derrière est un brin cahotique. Je suis vite rassuré quand aux risques de briser du matériel... Je porte le bike, le dérailleur est bien à l'abris!
Les vrais pilotes font une belle démo, c'est superbe à voir. Bordel il y a donc des mecs qui passent partout.
Chapeau bas messieurs, vous êtes des as!
Donc cette descente c'est bien le bordel, du rocher à droite, du rocher à gauche, du gros rocher au milieu... ça se calme un peu ensuite et on prend un peu de plaisir même si on est trouillard.
Et c'est comme tout plus on y va et mieux ça passe. enfin jusqu'au moment ou on est en bas avant le bike. Ah oui, le soleil en 29 ça marche aussi.
S'en suit la montée à la madone. Ben pareil ça grimpe bien avec le petit de 26 dents et les grandes roues, quelle motricité!!!
le portage derrière passe bien aussi (je fais du trail à mes heures perdues). Meme scénario, les solides en descente souffrent de nouveaux du poids des montures.
C'est de bonne guerre. La course finit en descente, ils auront le dernier mot quoi qu'il arrive!
La descente derrière est du même ordre. C'est technique et ça demande de l'engagement.
Forcément en aillant rangé les skis il y a un mois et n'étant pas particulièrement foufou je dois me faire une raison!
Mais à pieds ça passe bien hein!
Arrive après ça une belle autre montée avec un joli portage, pareil ça passe très bien. la descente derrière aussi. c'est plus varié et moins cassant.
Cette fois je roule sur la quasi totalité et c'est cool. Malgré la fatigue on ose des trucs et on se satisfait d'un rien. une marche par ci, un trou par là.
Au final c'est même übercool.
Et c'est la dernière montée, déjà! Enfin ça doit faire 8h qu'on se promène !
Je monte avec les mêmes gars, toujours funkys. Ca papote, ca vanne, ça félicite. Vraiment bel esprit.
la dernière descente est cool mais mériterait d'être reconnue une semaine avant. Un peu déçu de ne pas passer certains obstacles faute de les connaitre.
Mais c'est le jeu! Les pilotes assurent encore le spectacle c'est chouette.
Me voilà en bas. Il reste quelques km vent dans le nez et à plat. Alors j'allume, par principe et aussi pour en finir parce que 9h30 dans la boue c'est pas très confortable.
cette portion n'a aucun intéret si ce n'est de se mettre une mine. C'est sale!
Quelle pollution c'est écoeurant. On zigzague sur la route pour éviter le trafic puis on arrive au bord de la rivière. c'est une décharge.
Quelle tristesse, j'insulte les riverains intérieurement. Comment peut on faire des trucs pareils.
Et je termine par le tunnel, à bloc toujours histoire de rechopper les copains. L'un d'entre eux a cassé alors je lève une dent et je pousse.
puis d'autres prennent le relais. Il est aux anges et épaté. Perso je suis heureux de pouvoir offrir ce geste si simple.
Dernier sprint et c'est l'arrivée. Retour à la réalité, c'est Nice. du touriste à gogo, des caisses partout.
On me demande même si j'ai du feu "ah non vous êtes sportif"
Une seule envie retourner là haut à la Colmiane ou le vrai luxe existe. celui d'être au calme et proche de la nature (qui est magnifique).
Bref une belle épopée. Des gens géniaux (les ravitos juste parfaits, les gens comme d'hab toujours au top), un parcours sympa et sauvage.
les concurrents (qui n'en sont pas) super cool. Quel esprit, j'adore. Tellement rare de nos jours.
Un truc à vivre.
J'ai passé la ligne en disant "plus jamais, je n'ai pas le niveau technique" et je suis déjà en train de concevoir "la machine ultime"
D'ailleurs le trek a été top. Pas adapté à la course mais tellement fiable, bien plus que moi.
Ce bike est génial, je suis fier de mon montage. Vivement le premier marathon pour que je l'exploite à fond.
Alors, allez y vous aurez le plaisir de n'avoir qu'un mot aux lèvres: "merci"
9h48 pour une 191eme place qui me comble.