Bon sinon, je vais faire mon petit CR aussi
Descente de Paris avec Colchique (nouvelle fashion victim 29er, voir poste (Roque) santacruz) et Archicoolaurel, le Mr Cannondale du forum qui roule en... Scott 29er aussi (une légende s'effondre
)
Bref on est 3 dans cette aventure et moi et mon Beone en 26 sommes en minorité. Prise de dossard puis petit tour le samedi en fin d'aprem autour du lac de Saint Pardoux, très light mais histoire de prendre l'air.
Diner puis nuit difficile avec une grosse insomnie (une de plus avant une compet), le réveil sonne à 6H30, aie ca pique mais faut y aller, je sais depuis l'an passé que la Granit réussit le tour de force de faire côtoyer le paradis et l'enfer pour le VTTiste, et cette année, je suis décidé à finir et ne pas bifurquer sur le 56.
Allez c'est parti pour l'échauffement:
"jusqu'ici tout va bien, le plus dur c'est pas la chute c'est l'atterrissage" était un peu la phrase culte du film la haine, c'était un peu pareil pour moi hier, mais je ne m'en doutais pas encore...
Allez le start, je suis pas mal placé en haut (20-25) mais je sens rapidement que c'est pas trop ça question jambes, bref on va gérer, je perds quelques places sur la première demi heure mais je dois être aux alentours de la 45 ème place. Colchique a filé, le salaud vole en ce moment, Archicoolaurel en bon gestionnaire me reprend peu avant l'heure de course au train, je n'essaye pas de le suivre, le bilan de la première heure est plutôt correct, une petite gamelle dans la première grosse section technique avec le levier de frein arrière qui s'est un peu baissé mais rien de grave, bref ca va pas mal, le physique est régulier, puis là, le mystère... En plein descente, je vois un collègue de club (parti 15 minutes plus tôt pour le championnat SNCF) arrivé de la gauche, je le passe dans la bosse, je lui demande ce qu'il fait là et s'il s'est gourré de parcours, bah non en fait c'est moi qui me suis trompé... LA BOULETTE. Je m'arrête en haut, et la je vois la tête de course qui me reprend, je décide de continuer, j'ai du louper 3 bornes, pas envie de tout remonter...
les meilleurs me reprennent au fur et à mesure, le terrain est toujours aussi génial, montées longues, descentes de feu, sans compter les passages techniques extraordinaires dans les carrières naturelles... du bohneur et du pur VTT. Colchique me reprend à son tour, il est super à l'aise avec son 29 et force est de constater que même sans avoir rouler sur les grandes roues, à l'oeil nu, c'est beaucoup plus aisé dans les franchissements...
bref 2ème heure correct, puis là première baisse physique, le cardio monte moins, le terrain est de moins en moins roulant, je suis (déjà) dans le dur, je continue à mon (petit) rythme, prend du plaisir dans les descentes raides, moins dans les descentes rapides où je subis le parcours. Le parcours, parlons-en, il est sans relâche, tortueux, jamais plat, éprouvant, encore plus avec l'orage de la nuit, qui rajoute un côté un peu plus épique à la difficulté proposée.
Le paradis devient au bout de 3H pou moi vraiment cet enfer, la bonne préparation à cette course se juge par cette capacité à reculer ce moment, arrivé trop tôt pour moi, je passe à la bifurcation du 56, je décide de persister vers mon objectif, la suite se révèle compliquée...
S'en suit la partie marécageuse pas très sympa décrit précédemment, puis la partie du sanglier, une cote raide que je passe en vélo puis la descente du sanglier, là j'évite le drame, éprouvé par la montée, je perds le contrôle dans ma descente très raide, mon vélo vient percuter le bout d'un petit tronc d'arbre saillant, gros boum, grosse frayeur, plaque de cadre cassée, mais la douille de direction a amortie le choc sans dommage... ouf...
la suite est horrible, plus de jus, plus rien... coeur bloqué à 150, je fais la moitié des montées à pied, les descentes rapides se font sans plaisir car mon corps s'est mis en arrêt de travail. Impossible de récupérer, je mange, je bois, rien n'y fait, la mort dans l'âme, je mets la flèche au 3ème ravito au bout de 50 bornes, la déception est grande, le mental fracturé, c'est le choix de la raison qui s'est imposé.
Un orga me ramène au start dans l'arrière boutique de son C15, l'occasion de le féliciter pour le joyau qu'ils façonnent depuis 3 ans.
Retour à Saint-Sylvestre, je me délecte du plateau repas de l'arrivée pendant que Thomas Collinet conclut victorieusement les 76km du parcours en 5H15
un peu plus tard, Colchique qui a un peu craqué à laisser sa place dans les 20 premiers à d'autres, me décrit quand même avec son immuable banane son pied pris sur ce parcours, archicoolaurel arrive peu après, en bon finisher et gestionnaire, bravo à lui aussi.
Aussitôt reparti, sonne déjà l'heure des bilans et des projections, j'ai déjà oublié la douleur et n'ai déjà plus qu'une envie, revenir pour dompter ce défi, contre la nature et moi même, promis je reviendrai
Posté: Jeu 14 Juin 2012 12:07
